A l'aube du 21ème siècle, la Commission sportive d'Organisation
(CSO) de la Fédération Française d'athlétisme décidait d'apporter des
modifications aux épreuves de la catégorie minimes (14/15 ans) et d'en
créer deux nouvelles tout à fait novatrices : le 200m haies et le relais
800m-200m-200m-800m.
C'est ainsi qu'en octobre 2001, sur le stade de Dreux, eurent lieu
les premières finales nationales filles et garçons de ce magnifique
relais, qui marie dans une grande joyeuseté des profils d'athlètes très
différents, sprinteurs et demi-fondeurs.
J'avais eu le privilège d'assister à cette première fête, une
journée gravée d'ailleurs à tout jamais dans ma mémoire puisque
parallèlement se disputaient les finales nationales minimes EQUIP ATHLE
(et non pas les finales nationales de triathlon Pointes d'Or comme
c'est le cas aujourd'hui), finales EQUIP ATHLE où les deux équipes que
j'encadrais (au club de La Rochelle à l'époque), devinrent championnes
de France (minimes filles) et obtinrent la 3ème place du podium (minimes
garçons).
Quelques années plus tard (en 2008 à Cesson-Sévigné près de
Rennes), alors que j'avais trois ans plus tôt (2005) rejoint le club de
La Roche sur Yon, notre équipe minimes filles (Alanna Hargrave, Manon
Billaud, Amandine Léger et Marjorie Althot), nous apportait notre
premier titre national dans ce fameux relais que l'on nomme
affectueusement dans le jargon de l'athlé 8 - 2 - 2 - 8 ! Une joie
immense pour tout le staff présent, record des Pays de Loire à l'appui
(5'48''87), malgré un vent violent et capricieux.
Depuis, ce sont plutôt nos garçons qui ces dernières années ont
brillé dans cette épreuve, obtenant à plusieurs reprises de belles
places d'honneur dans les finales nationales.
En 2016 à St Florentin (Bourgogne), la médaille nous avait échappé
d'un souffle, une quatrième place et inévitablement quelques regrets.
Mais il était écrit que l'année 2017 était nôtre, et que rien ne
pourrait contrarier le destin victorieux de nos jeunes, qui se
présentaient avec le meilleur chrono national des phases qualificatives,
mais surtout une envie, une fraîcheur, une cohésion, qui nous ne le
savions pas encore, allaient les rendre intouchables.
Le départ canon de Justin Martineau pour le premier 800m (27" au
200m, 57" au 400m) aurait pourtant pu nous faire craindre le pire. Pour
un garçon disposant sur 1000m d'un record encore modeste (2'49"84), cela
pouvait sembler suicidaire. Mais Justin, au bout de lui-même
transmettait le témoin en pôle position (2'02"/2'03" au 800m), lançant
idéalement nos deux flèches du demi-tour de piste (Axel Bougault,
impeccable dans sa prestation sur 200m et Yanice-Claude Bombongolo,
minime première année, invité de dernière minute pour cette finale, et
qui lui non plus n'allait rien céder durant 200m, pour transmettre,
toujours en tête son témoin à Maxime Rondeau. Maxime n'avait plus qu'à
conclure, tenir devant la meute déployée à ses trousses, mais jamais
personne ne fut en mesure de l'inquiéter. Un deuxième 800m bouclé seul
devant en 2'01'', du travail d'artiste pour ce jeune plein de talent qui
n'a pas fini de faire parler de lui.....
Ce titre de champion de France est une pure merveille. A l'arrivée,
un chrono de 4'53''80, record des Pays de Loire et 3ème performance
française de tous les temps.
Seuls ont fait mieux dans le passé l'équipe de Nord Sud Evry Viry
Essonne (4'49''60 en 2006, avec deux coureurs de demi-fond dotés de
records monstrueux sur 1000m....2'35''34 et 2'35''50 mais qui n'ont
jamais rien réalisé de probant par la suite), et Lille Metropole
(4'52''09 en 2014). Notons d'ailleurs pour la petite histoire que nous
étions présents à ces finales 2006 (Vergèze) et 2014 (Saint-Renan où
nous avions obtenu une bonne 7ème place), ce qui démontre bien notre
capacité de formation, de renouvellement, de recrutement dans un large
rayon, et le fait que l'exploit d'aujourd'hui est tout sauf le hasard.
Il est en effet intéressant de noter (c'était exactement la même
chose en 2008 avec nos championnes filles) qu'aucun membre de l'équipe
2017 n'est originaire où réside à La Roche sur Yon même.
Bravo à nos quatre mousquetaires, fiers d'arborer sur la plus haute
marche du podium la banderole de notre ville, de notre club, merci pour
le spectacle et ce moment de bonheur simple, qui ne peut que nous
réjouir collectivement et n'a pas de prix !
Francis